lundi 21 juillet 2008

To fork or not to fork? Quand Linux et le Source Libre se dispersent trop...

Je sais, je sais... ça fait troll comme sujet mais je voulais en parler!

En premier lieu, je dois dire que je suis un fan de la liberté qu'offre Linux. Si l'on n'est pas satisfait de telle ou telle fonction, il suffit de récupérer la source et de l'améliorer. Ce principe est pour moi essentiel et une des plus belles inventions de ces dernières années en matière d'informatique et d'économie en général. J'ai collaboré sur plusieurs projets Linux en matière de traduction et l'apport de la communauté est quelque chose d'indéniable, de fort et surtout de primordial à la continuité de Linux.

Par contre, ce qui ne me sied pas, ce sont les forks à tout bout de champ...
Prenons un exemple au hasard, les juke-box numériques. Il n'y en actuellement pas un qui soit réellement très bon sous GNOME. Exaile sort du lot à mon humble avis mais plusieurs choses dans sa conception et ses fonctions offertes m'irritent néanmoins. Il existe sous GNOME (mais tout aussi bien sous KDE), des tonnes de sous produits, de sous fork... pour ce genre d'application, aucune n'ayant apporté quoi que ce soit de réellement neuf ou essentiel. Pourquoi alors ne pas se concentrer sur quelques projets forts au lieu de s'éparpiller dans des dizaines d'autres dont la plupart sont complètement inutiles et sous-utilisés? Je ne dis pas de se limiter à UN lecteur mais de se limiter à quelques lecteurs, chacun ayant une réelle identité et de réelles particularités.
Aussi, pourquoi n'y a-t-il pas encore de logiciels permettant de séduire le grand public comme la suite iLife sous Mac par exemple? La communauté Linux en a besoin pour s'étendre et grandir, mais, encore une fois, l'éparpillement dans les programmes de montage vidéo, par exemple, empêche ce genre de suite de se réaliser!
En parlant de montage vidéo, pourquoi n'avons-nous pas de programmes réellement professionnel et complet à cet effet? Parce que, une fois de plus, il y a une dispersion complètement contre-productive. La preuve est qu'en matière d'audio, cela s'est moins produit et on a ainsi la possibilité de voir d'excellents produits comme Ardour ou Audacity.
KDE 4 ne plaît pas à certaines personnes (avec raison certes, mais laissons-lui le temps de nous prouver le contraire)? Que propose-t-on directement comme solution à tous les maux? FORK! Solution qui fut d'ailleurs fortement critiquée par la communauté. Étrangement, critiquer l'idée d'un fork dans ce cas-là ne semblait pas vraiment causer de problème...
Bien sûr, on me dira que tout cela fait la force de Linux, que le choix et la possibilité d'un fork sont importants... blah, blah, blah... Il n'empêche que dans tous les cas de l'histoire, les forces trop divisées ont toujours perdus. Les romains ont battu les gaulois et les grecs parce qu'ils n'ont su s'unir que trop tard. Les européens ont maté les populations amérindiennes et africaines encore une fois parce qu'elles étaient trop peu unifiées. Pourtant les grecs n'étaient pas moins avancés que les romains, que du contraire, et plusieurs cités amérindiennes subjuguaient les européens par leur modernité lors de leur arrivée...
Dans l'idée, c'est bien beau cette philosophie du fork à tout va. Je la supporte à 110% quand un projet apporte réellement quelque chose de différent et de positif. Dans les faits, ce n'est cependant pas ce qui arrive la plupart du temps. Cela a même tendance à affaiblir la communauté et l'influence du projet! On forke parce qu'on n'aime pas que le bouton soit à droite plutôt qu'à gauche ou parce que telle fonction ne soit pas implantée... Pourquoi alors ne pas l'implanter soit même dans le projet existant plutôt que de fragiliser une collectivité?!?!
Regardons également ce qui se passe en matière de distribution. Sérieusement, quand on observe la scène actuelle, les distros sur le marché sont presque toutes similaires. Si l'on omet le choix du bureau de base et quelques personnalisations mineures, quelle sont les différences entre la plupart d'entre elles? Infimes... et encore plus infimes si l'on tient en compte le nombre incalculable de distributions qui existent actuellement! Encore une fois, je ne dis pas de se limiter à UNE distribution, mais sérieusement, est-ce que se concentrer dans disons une vingtaine de projets, ne serait pas amplement suffisant pour offrir de la diversité et du choix, tout en permettant de se consacrer aux choses qui sont réellement à améliorer? Il suffit de regarder Ubuntu... combien de dérivés existe-t-il aujourd'hui après moins de 5 ans d'existence? Cela en est presque ridicule, d'autant que très peu de ces dérivés ont apporté quoi que ce soit à Linux ou au monde de la Source Libre...

Je sais que beaucoup ne seront pas d'accord avec mon opinion mais je respecte vos avis et attends donc vos commentaires!

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Perso je suis d'accord avec toi sur Ubuntu. Cela devient ridicule. Des DISTRIBS juste pour mettre un ou deux logiciels en plus !!!

Mais je pense que ce n'est heureusement qu'un effet de mode et que cela passera.

P.S. : ton blog est bien foutu ;-)

Nicolas Collart a dit…

Merci du commentaire...

J'espère aussi que ce sera une mode qui pourra passer et que l'on pourra se concentrer sur les choses qui sont réellement à faire évoluer. Linux, aussi bien sous GNOME que KDE (avec une 'tite préférence pour GNOME de mon côté mais bon...), a un réel potentiel. Il suffit de quelques bonnes applications, de quelques bons accord avec des compagnies majeures et la donne peut très rapidement changer. Nous avons déjà une plateforme relativement prête pour le grand public, il ne reste que cette dernière impulsion pour propulser le vaisseau. J'espère que Mark Shuttleworth, que je respecte énormément sera écouté...